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Interview 02

Interview donnée à l ' occasion de la sortie de Turbulences en 1997..

D ' où vient La Nef des Fous ?
Le titre vient d' un tableau de Jérôme Bosch. A l ' origine, la série ne devait raconter que les aventures de Chlorenthe et d ' Arthur. A force de dessiner, je me suis aperçu que j ' étais plus à l ' aise dans les univers oniriques ou fantastiques que dans les récits réalistes. La trame de l ' histoire existait déjà sous la forme de petites histoires de quelques pages. Elle a donnée naturellement naissance au récit de longue haleine publié actuellement, et qui devrait compter 4 ou 5 albums.

Comment as-tu construit ton histoire ?
Je conçois mes récits comme une succession de séquences davantage que comme une série d ' albums. D ' ailleurs, je numérote mes pages en continuité, depuis la planche 1 du tome 1 jusqu 'à la 92 du tome 2, et ainsi de suite... Le premier album se découpait en tableaux de 3 pages, le deuxième en scènes de 5 ou 6 planches. Le troisième traduit mes progrès puisqu 'il comptera des scènes de 6 ou 8 planches. Je suis très lent dans mon travail, comme vous avez pu le remarquer. Je ne peux dessiner une séquence que si les textes sont définitifs, les dialogues bien au point. Une planche terminée me donne entière satisfaction parce qu ' au départ, l ' écriture est un plaisir mais le dessin un véritable labeur, et la mise en couleur, heureusement, me détend!

On remarque que tu alternes scènes d ' actions et scènes descriptives ...
Ah bon ? Pourtant, elles ne sont pas prévues ainsi! En fait, je passe énormément de temps à l ' écriture du scénario , qui doit pouvoir être compris sans visuel. J ' écris de façon automatique, et quand un dialogue me plaît, j ' essaye de surprendre le lecteur par le dessin, d' être là où on ne m ' attend pas. Je peux aussi rester bloqué par un texte qui ne me satisfait pas mais qui est cependant indispensable. C ' est peut-être à ce moment-là que je m ' étends sur la représentation visuelle.

Et tes personnages ?
La tenue vestimentaire de mes personnages est très importante, car elle détermine leur valeur au sein de l ' histoire. Ainsi, le roi n ' était qu ' un petit bonhomme tout rond sans grand intérêt jusqu ' à ce que je peigne sur son pyjama des rayures qui ont accentué son aspect cocasse et débonnaire. Depuis, on peut dire que les rayures et les pois sont devenus une marque de fabrique qui m ' amuse beaucoup. Il en est de même pour le grand coordinateur qui, en pyjama prend une autre dimension. Outre le plaisir qu ' ils me procurent à les dessiner, les costumes peuvent m ' aider à dissimuler des erreurs ou des faiblesses techniques. Le troisième volume est à nouveau une gageure : j ' aimerai tellement éviter les maladresse du tome 2! On y verra de nombreux personnages en pied... Dessiner leurs différentes attitudes me fait énormément souffrir.

D ' où te vient ce souci du détail, de minutie ?
C ' est peut-être la peur du vide : dans la première moutures, je ne trouvais pas mes personnages assez typés, et j ' ai accentué les détails qui les différentient. Le dessin doit renseigner tout autant que l ' écrit : ça rend mon histoire crédible. Les dialogues parlent de bruits et d' odeurs, le dessin s ' occupe des couleurs et des formes. Le troisième tome comprendra de nombreuses pages de décors assez fouillés. Il est vrai que j ' aime beaucoup dessiner de façon précise, c ' est d' ailleurs pénible lors des séances de dédicaces!
L ' inspiration vient des jouets que je collectionne, surtout les " battery boys" des années 60 et les jouets en tôles. Toute la machinerie de La Nef des Fous est directement inspirée de la série télévisée L ' îles mystérieuse de 1972, de mon goût pour les voitures des années 60 ainsi que des films de sciences-fictions des années 50 adaptés des romans de H.G. Wells.

Peux-tu nous parler du prochain album ?
Le volume à paraître mettra en scène des monstres très méchant que l ' on connaissait pourtant sous un autre jour ( des schloumpfs !), un robot très sophistiqué mais à l ' esprit limité. Je me régale aussi dans les cauchemars de mes personnages : ceux du roi était pleins d ' enseignements, ceux du grand coordinateurs sont en noir et blanc avec juste quelque touches de couleur. Je me sens à l ' aise pour les raconter, je pourrais en écrire un livre entier. Pour la couverture, j ' ai réaliser 7 projets. Le choix final s ' est porté sur le premier d' entre eux. C ' est une image qui fait référence aux deux univers de la nef, l ' intérieur et l ' extérieur. Cependant mon projet favori n ' était pas celui-là. J ' aurais préféré que l ' on choisisse une illustration basée sue un point de vue inhabituel et surprenant, celui par exemple d ' un personnage caché sous un lit, qui ne voit que les pieds des gens présent dans la pièce...

Connais-tu aujourd' hui l 'issue de l ' histoire ?
Je la connais depuis le début, depuis l ' époque où le récit ne devait raconter que les aventures d ' Arthur et Chlorenthe en un seul volume de 90 pages. La fin n ' a pas changé, même si le scénario m ' entraîne vers l ' imprévu. Je suis à présent résolu à explorer l ' extérieur de le nef, où les autochtones semblent d ' ailleurs être du même acabit que ceux de l ' intérieurs. C ' est un détour qui s ' est imposé de lui-même.

Le fait d ' avoir eu un enfant, il y a bientôt un an, a -t-il changé ton travail ?
Je n ' en ressens pas encore les effets, mais il a bien sûr changé mon rythme de travail. L ' inspiration doit venir dès que je suis installé à ma table de travail, en général, à partir de midi jusqu ' au soir. Le reste du temps, je reste disponible pour Julie. Je suis astreint à une organisation plus régulière. Le fil de l ' histoire étant déjà déterminé, ça n ' a eu aucune influence, ni sur le texte, ni sur le dessin... Maintenant, j ' ai hâte d ' arriver au terme de cette histoire pour travailler sur un autre univers... Peut-être un livre pour enfants avec des chats ?...

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