Interview 07
Après avoir participé au Brol et à la naissance
du Sanzot , l' auteur de la Nef des Fous a décidé de mettre
un terme à ses expériences d' atelier.
Qu 'avez vous fait à votre sortie des Beaux-arts
?
J' ai travaillé dans le dessin animé et je participais à l
'atelier Brol parce que les autres auteurs étaient des copains.
Je trouvais marrant de me trouver avec des gens plus connus que moi,
et intéressant de voir comment ils travaillaient. Au début, ça m'
a peu être un peu ralenti, mais c' est bien de ne pas être seul dans
son coin. Je travaillais à l' atelier tous les jours, et surtout la
nuit !..
Pourquoi avait vous décidé d' arrêter de travailler
en atelier ?
Lorsque le Sanzot s 'est crée, j'ai participé au nettoyage
des lieux et ça m' a déplu dès le départ car j 'avais l' impression
que l' on ne m' écoutait pas. On était en train de tout nettoyer pour
pouvoir s' installer et certains avaient vu que le carrelage était
joli. Tout le monde voulait le rénover alors qu' il était plus simple
de mettre de la moquette au lieu de le gratter pendant 3 jours. Ca
m' embêtait de voir les autres le nettoyer alors que je voulais installer
ma table et travailler. Comme j' ai vu qu' on ne m' écoutais pas,
et qu' on était trop nombreux pour que je puisse élever la voix, j'
ai rapidement décider de partir dans mon coin.
Quelles étaient les principales différences entre
le Brol et le Sanzot ?
Au Brol, ça allait très bien parce que nous étions
cinq, alors qu' il y avait beaucoup de gens nouveaux au Sanzot
et ça ne m' intéressait pas de me fâcher. C 'est difficile d' avoir
ses problèmes et de supporter ceux des autres en même temps. L' atelier
ne m' aidait pas du tout, parce que je ne fonctionne pas de manière
classique. Je préfère la solitude. Je ne fume pas et ne supporte pas
la fumée de cigarette. Il y avait un étage fumeur au Sanzot,
et les non fumeurs étaient au dernier étage. Toutes les fumées montaient
et c 'était insupportable. De plus, je travaille plutôt la nuit. Aller
dessiner la nuit tout seul pour rentrer à quatre heures du matin quand
il pleut ou qu' il neige est très désagréable. Autant rester à la
maison où je suis à 10 mètre du lit !
La solitude n' est-elle pas parfois difficile
à supporter ?
Je monte au moins une fois par semaine au Sanzot pour
voir les copains et discuter de vive voix, autrement je deviendrais
fou. Ce sont des amis, mais pas des collègues ! Je m'entends bien
avec Jean-Luc Loyer et Mazan, et j' aimerais bien travailler avec
eux. Mais il y a trop de monde au Sanzot. C 'est assez intime de bosser
sur ses pages, et je n' ai pas envie de partager cela avec n' importe
qui.
Interview réalisée par Nicolas Albert et extraite
de "ATELIER SANZOT, un atelier de bande dessinée à Angoulême
".
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